Baie du Mont-Saint-Michel / Bretagne romantique / Côte d'Emeraude / Pays de Dol / Saint-Malo et son agglomération
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14/12/2023
Dans cette fameuse note datée du 13 décembre 2023, répondant au tract de la CGT mais pas vraiment aux revendications portées (arrêt des recrutements de contractuels sur emploi permanent, mise en place d'une politique de pilotage des RH, déprécarisation rapide des 28 agents encore contractuels), M. le Maire souligne "que la Ville agit au bénéfice de ses agents" notamment à travers un régime indemnitaire (RIFSEEP) "augmenté en moyenne de 51% pour les catégories revues (majoritairement cadre C)".
Fichtre ! 51%, c'est beaucoup. Les représentants du personnel au Comité social territorial ont d'ailleurs salué cette avancée sociale significative. Mais la CGT (majoritaire au CST) a regardé d'un peu plus près ce RIFSEEP "new look". Et a comparé avec celui d'une commune que nous citons souvent, du fait de sa taille et de ses services, sensiblement identiques : Dol-de-Bretagne.
D'abord, d'où partions-nous ?
En 2020, la Ville de Dol a consacré 194 609 euros aux primes et indemnités versées à ses 74 agents. La même année, la Ville de Combourg a, quant à elle, versé 136 743 euros à ses 75 salariés. Primes Covid comprises. Une différence de plus de 42% ! Dans ces conditions, parler d'un régime indemnitaire "au ras des pâquerettes" qu'il était souhaitable, voire urgent de revaloriser, ne serait pas exagéré. D'où, peut-être aussi, les "difficultés de recrutement" que déplore M. le Maire dans sa note du 13 décembre.
En juillet 2022 (un an avant Combourg, donc), la Ville de Dol a approuvé une revalorisation du RIFSEEP. Examinons les indemnités mensuelles (IFSE, liées aux fonctions, sujétions et degré d'expertise) versées aux agents de catégorie C : le minimum est fixé à 204,16 euros (il peut monter jusqu'à 661,50 euros).
À Combourg, l'IFSE la plus basse versée aux agents de catégorie C (81% des effectifs) est de 150 euros. Après sondage, le cas est assez fréquent. Donc, une différence de plus de 36% par rapport à Dol-de-Bretagne !
Pour les agents de catégorie A (cadres), en revanche, c'est une autre affaire. À Dol, l'IFSE n'excède pas 1508,75 euros par mois. À Combourg, l'indemnité grimpe à 2050 euros pour les heureux élus (4% des effectifs) ! Une différence de près de... 36%. Amusant.
Dans son document de présentation qui a servi de base à sa délibération, la Ville de Combourg indique un effort budgétaire compris entre 52 752 euros et 83 232 euros ; pour Dol-de-Bretagne, c'est 70 000 euros. Donc, les moyens sont comparables et le problème n'est pas là. Le problème, c'est la répartition.
Moralité : les agents de catégorie C ont intérêt à postuler à Dol ; les agents de catégorie A ont intérêt à rester à Combourg.
C'est ainsi que se construit l'attractivité d'une commune !
12/12/2023
Déjà en juin 2022, un mouvement social pointait, en autres dénis de droit et anomalies, les conditions de travail des agents techniques : sous-effectifs chroniques, précarité de l’emploi, pénurie de matériels, etc. La mobilisation d’une ampleur inédite (50% de grévistes parmi le personnel communal) avait conduit la municipalité à engager, entre autres, un plan de déprécarisation ambitieux, à raison d’un agent tous les deux mois (décision actée lors du Comité social territorial de novembre 2022).
Aujourd’hui, où en est-on ?
Une seule stagiairisation en 2023... La précarité se porte toujours bien.
Aux services techniques, il y a davantage de contractuels que de titulaires ! Une situation qui dure depuis plusieurs années déjà… Les effectifs ? Dix agents. Pour se donner un ordre d’idée, on peut comparer avec ceux de Dol-de-Bretagne, une commune proche et identique en démographie : 35 agents !
Quand nous avions établi cette comparaison accablante, la municipalité de Combourg avait minimisé les choses en arguant que les effectifs de Dol comprenaient la voirie, une compétence assurée par la communauté de communes en ce qui concerne les zones hors agglomération de Combourg.
La bonne blague ! Avant cette prise de compétence, il y a dix ans, le service voirie de Combourg (qui s’étend sur 65 km2, quand même) ne comptait que trois agents (ils sont 9 à Dol-de-Bretagne, pour une superficie d’à peine 16 km2). Et même si l’on ôte les agents de la voirie de Dol… ils sont encore 16 face à la dizaine de Combourg… À Dol, le service Espaces verts compte 9 salariés ; à Combourg, ils sont seulement 4 et doivent entretenir environ 30 hectares... Aux bâtiments, ils sont 2 à Combourg, contre 7 à Dol…
Mais tout va très bien. La municipalité peut même s’offrir le luxe de se séparer d’un salarié qui totalise non seulement des qualifications en électricité, plomberie, maçonnerie et on en passe, mais en plus dispose de tous ses permis (poids lourd, etc.). Anthony, recruté voici deux ans, à qui on avait fait miroiter une titularisation « si tout se passait bien », sera mis au chômage au 31 décembre. Son tort ? À part travailler correctement et ne jamais être absent, on ne voit pas… Les appréciations portées par son supérieur hiérarchique (qui travaille avec lui au quotidien) sont excellentes…
On précise qu’Anthony a quitté un CDI pour venir travailler à la Ville de Combourg.
L’injustice est flagrante et nous ne pouvons croire que l’ensemble de la municipalité approuve une décision que M. Le Besco semble avoir prise seul et selon des critères qui lui sont propres. Quel message la municipalité entend-elle envoyer aux agents contractuels ? Qu'ils ne valent rien ?
Nous ne lâcherons pas Anthony ! Et nous refusons cette politique d’austérité de l’emploi que rien ne justifie à Combourg, ni pour les services techniques, ni pour aucun autre service !
En solidarité avec notre collègue, en colère contre les méthodes de management brutales et arbitraires, nous appelons l’ensemble des agents de la commune à faire grève et à manifester le vendredi 15 décembre prochain !
Rendez-vous à 11h devant la mairie de Combourg et munissez-vous de tout instrument susceptible de faire un maximum de bruit !
07/10/2023
D’autres choix sont possibles ! Chaque année, 200 milliards d’’euros d’aides publiques fiscales ou sociales sont données aux entreprises sans aucun contrôle ni contrepartie. Les budgets des services publics et de la sécurité sociale seront bientôt discutés au Parlement. C’est le moment de faire entendre la voix des travailleurs et des travailleuses : nous voulons vivre dignement de notre travail, travailler moins et mieux, avec des budgets au service de l’intérêt général et non des intérêts particuliers.
Pourquoi appelons-nous à la grève et à rejoindre les cortèges ?
Pour nos salaires : alimentation, loyer, énergie, transports : tout augmente sauf les salaires. Pendant ce temps, les grandes entreprises continuent de multiplier leurs profits sans rien lâcher en contrepartie. Grâce à nos mobilisations, c’est l’augmentation générale des salaires qui est aujourd’hui le mot d’ordre commun : du salaire net pour vivre au jour le jour et du salaire brut (maladie, maternité, chômage, retraite…) pour nos protéger tout au long de nos vies.
La CGT défend le principe de l’indexation des salaires sur les prix pour que les fiches de paye ne soient plus amputées par l’inflation et l’ouverture de négociations dans l’ensemble des entreprises, des branches et dans la fonction publique.
Pour l’égalité : malgré l’affichage « grande cause nationale », les femmes sont toujours payées un quart de moins que les hommes, en moyenne.
La CGT est mobilisée pour l’égalité salariale et professionnelle : revalorisation des métiers à prédominance féminine, refonte et transparence pour l’Index, pénalisation des employeurs qui discriminent.
Pour nos services publics : hôpitaux, petite enfance, aide à l’autonomie, travail social, écoles, enseignement supérieur, recherche… nos services publics sont mal en point.
La CGT se bat pour des investissements massifs dans les services publics de proximité et de qualité qui privilégient l’accueil physique des usager·es.
Pour l’environnement : les conséquences du dérèglement climatiques sont dramatiques. Il est urgent d’agir pour une transition écologique socialement juste et une réelle planification, construite avec les travailleuses et travailleurs, afin d’anticiper les besoins en formation et qualification ainsi que la création ou recréation de filières entières.
Voilà pourquoi nous voulons conditionner les aides publiques à des critères sociaux et environnementaux élaborés avec les salarié·es et leurs représentant·es.
Pour nos retraites : la réforme des retraites qui s’applique depuis le 1er septembre est toujours aussi injuste, brutale, injustifiée et impopulaire. Le combat se poursuit en mettant la pression dans les négociations en cours pour l’Agirc-Arrco (retraites complémentaires) et celles qui doivent s’ouvrir dans les branches au sujet des départs anticipés.
La CGT reste fidèle à la lutte pour la retraite à 60 ans voire avant en cas de pénibilité, ainsi que la prise en compte des années d’études dans le calcul de la retraite.
Pour nos droits : de nombreuses luttes font irruption dans le paysage médiatique. Elles ne sont que la pointe de l’iceberg. Partout où les salarié·es s’organisent dans un syndicat, le rapport de force se renverse et des avancées concrètes et quotidiennes deviennent possibles.
Rassembler les salarié·es, écouter et porter les revendications, les représenter dans les instances et dans les mobilisations et gagner des avancées réelles et durables dans l’intérêt du monde du travail... C'est aussi cela, le sens du combat qui est le nôtre.
Manifestation vendredi 13 octobre, 11h devant la médiathèque de Saint-Malo
21/09/2023
Deux faits depuis la fin des vacances d'été.
Mardi 29 août, Sophie Binet était reçue par Emmanuel Macron, un jour avant la fameuse "conférence sociale" qui n'a d'ailleurs pas donné grand-chose. Entre la secrétaire générale de la CGT et le président de la République, le désaccord fut total. Référendum sur les retraites, mesures urgentes et vigoureuses contre le réchauffement climatique, meilleure répartition des richesses entre le capital et le travail, indexation des salaires sur les prix, plan d'urgence pour les hôpitaux... Macron est contre. Et on ne voit aucun signe d'un quelconque infléchissement de sa politique pro-business placée au service des puissants et des patrons.
Mi-septembre : le collectif transpartisan "Nos services publics" livrait un diagnostic sans appel qu'Arnaud Bontemps, magistrat financier, porte-parole du collectif, a résumé ainsi : "Dans tous les domaines, on remarque une courbe des besoins qui augmente et une courbe des dépenses qui progresse beaucoup moins vite." (Le Monde, 15/09/2023). Que ce soit en matière de santé, d'école, de transports ou de justice, dans tous les secteurs l'offre publique recule et se dégrade, générant des inégalités entre les individus et les territoires, favorisant les "externalisations" (façon pudique de parler du privé) coûteuses et souvent inefficaces. Le rapport du collectif pointe également la tension entre usagers et agents publics et la perte de confiance des premiers, qui engendre des conséquences funestes sur l'attractivité des métiers de la fonction publique et sur le bien-être des agents.
Ces deux faits montrent à quel point l'exercice du pouvoir est devenu solitaire, déconnecté des citoyens, pour un président qui fut réélu contre l'extrême-droite et qui, cyniquement, pourrait baliser le triomphe du Rassemblement national, ce contre quoi Sophie Binet l'a d'ailleurs mis en garde.
Nous avons perdu la bataille contre la réforme des retraites. C'est un fait. Mais la lutte n'est pas terminée. Elle continue et, quoi qu'on en dise, elle est forte de ce que nous avons fait et vécu durant ces six mois d'intenses manifestations. Le 13 octobre prochain, c'est encore l'intersyndicale qui appelle à manifester contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes !
En matière sociale, la lutte est une course de fond. Gardons le rythme, travaillons notre souffle et maintenons le cap. Soyons nombreuses et nombreux dans la rue le 13 octobre prochain, à Saint-Malo, à Rennes, partout où c'est possible !
31/05/2023
« Si la baisse de la productivité est durable, cela induit moins de croissance, moins de revenus notamment au sein de l’entreprise, et donc moins de salaires à redistribuer », indiquait au Monde (13 avril) Vladimir Passeron, responsable du département de l’emploi et des revenus d’activité à l’Insee.
Voilà qui promet ! On peut d'ores et déjà s'attendre à ce que quelques têtes pensantes du ministère du Travail, ou de l’Économie et des Finance, ou des Servitudes modernes, nous pondent de nouvelles mesures visant à accroître cette sacro-sainte productivité afin de sauver, une nouvelle fois, nos acquis sociaux.
Sauf que d'autres études pointent l'augmentation inquiétante de la charge de travail des salariés dans plusieurs pays d'Europe, et notamment en France. À quel prix ? Réduction du nombre et de la durée des pauses, du temps dévolu aux vacances et à la famille, augmentation du niveau de stress pour répondre à cette augmentation de charge de travail... alors que les effectifs restent stables voire, parfois, diminuent.
Une étude menée par l'Institut Montaigne et rendue publique en février dernier, révèle que 60% des salariés français estiment que leur charge de travail a augmenté au cours de ces cinq dernières années et un quart des salariés la jugent excessive, ressentant notamment une relation dégradée avec le management, une faible autonomie au travail… et surtout une charge psychique, qui pèse de plus en plus lourd.
Va-t-on enfin prendre la mesure de cette dérive et réfléchir, globalement, à notre relation au travail et à la nécessité, pour les salariés, de mieux contrôler l'organisation de leurs missions et de leurs tâches ? Ce serait pourtant nécessaire et nous ne voyons pas en quoi cela mettrait en péril le management... au contraire !
Réduire le temps de travail mais mieux le répartir entre les salariés... Augmenter les rémunérations, notamment pour les catégories de salarié.es les plus vulnérables et les moins reconnues... Voilà des mesures simples et applicables, dès maintenant et qui permettraient de sortir d'une spirale productiviste qui, elle aussi, repose sur la logique du sacrifice humain.
Voilà encore de bonnes raisons de rejoindre la mobilisation prévue pour le 6 juin !
Téléchargez le tract unitaire pour la mobilisation du 6 juin 2023